Mantsina 2019: Retours sur Zoartoïste, texte, mise en scène et jeu par Catherine Gil Alcala

Le spectacle/performance Zoartoïste de Catherine Gil Alcala, auteur et comédienne qui nous vient de France, s’est joué à l’institut Français du Congo ce jeudi 19 décembre, dans la grande salle. Ce spectacle est singulier, dans sa forme et son propos, je vais essayer ici d’en restituer quelques moments vécus.

La présence de la comédienne sur le plateau, seule, avec une poupée entourée de fils barbelés, pieds nus ou tournant avec une seule chaussure à talon, munie tour à tour de différents instruments, guitare, clochettes, tambourin, ainsi que le texte qu’elle profère, nous font immédiatement penser à un rite des morts et de renaissance.

La voix de la comédienne se transforme, de crécelle à une voix grave, son corps épouse différentes formes, et ses métamorphoses semblent être des voies qu’elle trace pour s’évader dans un monde mythologique. Qui est Zoartoiste? C’est le nom d’une divinité animale. Il était intéressant de voir comment son imaginaire des forêts, des fleuves, du monde de la mer, des divinités, ses incantations, pouvaient résonner ici à Brazzaville, alors que Catherine Gil Alcala nous a confié prendre pour la première fois l’avion de sa vie pour ce déplacement.

Extraits de Zoartoïste: «Mon père et ma mère me volent le premier sanglot de vie qui est la manifestation de l’âme du mort à la naissance…A la place, comme l’écho de ma détestation, un rire de sauvagerie oraculaire éclate dans le ciel de ma naissance.»

Roston Francel Samba
Article réalisé dans le cadre de l’atelier Les Bruits de Mantsina 2019

 

Publicité

Mantsina 2019: Entretien avec Catherine Gil Alcala, artiste invitée au festival (France)

LES BRUITS DE MANTSINA: Quel était votre état d’esprit avant le spectacle?             

Catherine Gil Alcala: Je me suis reposée aujourd’hui parce que j’ai beaucoup répété les jours précédents. C’est ce que je fais avant tous mes spectacles et avant d’être sur scène, je me repose et j’essaie de méditer pour avoir l’esprit tranquille.

LES BRUIT DE MANTSINA: Est-ce la première fois que vous jouez à Brazzaville et dans le festival Mantsina? 

Catherine Gil Alcala: Oui c’est la première fois que je viens jouer en Afrique en général et à Brazzaville en particulier. J’étais super contente d’etre invitée ici et ma motivation d’essayer de vous faire rentrer dans mon univers. J’espère que je vais y arriver, après c’est vous qui allez me dire ce vous avez ressenti.

LES DE BRUIT DE MANTSINA: Qu’est-ce qui vous a plu lors de votre arrivée à Brazzaville?

 Catherine Gil Alcala: A mon arrivée, j’étais vraiment hallucinée par les rues de Brazzaville, je ne réalisais pas du tout ce qui se passait. Voilà j’avais vu Brazzaville sur des photos et sur des vidéos et donc j’étais à Brazzaville pour de vrai ! Je ne comprenais absolument pas ce qui se passait et c’est le lendemain seulement que j’ai réalisé où je me trouvais. il y a beaucoup d’inspirations, de talents et de grand artistes ici et j’aime bien l’ambiance de Brazzaville.

LES BRUITS DE MANTSINA: Le festival Mantsina-sur-scène, que représente-t-il pour vous?

Catherine Gil Alcala: Je pense que c’est un festival de qualité. Je connaissais Dieudonné Niangouna,  je l’avais vu jouer au théâtre et puis j’avais entendue un texte de Sylvie Dyclo- Pomos J’ai vu sa mère aussi jouer au théâtre. C’est une belle famille de comédien qui représentent ce festival ! C’est très important pour moi d’être invitée à un festival que j’estime et ça fait du bien de sortir de France, de rencontrer un nouveau public. C’est vrai que ce n’est pas la même atmosphère qu’à Paris évidemment, j’avais besoin de ce dépaysement total. J’aimerais découvrir ce pays, découvrir Brazzaville, parce que pour connaître il faut rester longtemps et ce qui est dommage c’est que je ne reste que dix jours seulement.

LES BRUITS DE MANTSINA: Pourquoi jouer Zoartoiste dans le festival Mantsina?

Catherine Gil Alcala: Alors Zoartoiste a été le choix des organisateurs du festival. J’ai fait trois propositions et l’on en a retenu deux, c’est génial. Dans le festival, une compagnie de Brazzaville fera aussi une lecture d’un de mes textes, la Tragédie de l’âne, la compagnie Nsala. J’ai beaucoup joué à Paris et en Belgique aussi. En Afrique, comme je vous le disais, c’est la première fois que je fais découvrir mon travail.

Propos recueillis par Roston Francel SAMBA, le 18/12/2019 à Brazzaville
Article réalisé dans le cadre de l’atelier Les Bruits de Mantsina 2019