Le spectacle/performance Zoartoïste de Catherine Gil Alcala, auteur et comédienne qui nous vient de France, s’est joué à l’institut Français du Congo ce jeudi 19 décembre, dans la grande salle. Ce spectacle est singulier, dans sa forme et son propos, je vais essayer ici d’en restituer quelques moments vécus.
La présence de la comédienne sur le plateau, seule, avec une poupée entourée de fils barbelés, pieds nus ou tournant avec une seule chaussure à talon, munie tour à tour de différents instruments, guitare, clochettes, tambourin, ainsi que le texte qu’elle profère, nous font immédiatement penser à un rite des morts et de renaissance.
La voix de la comédienne se transforme, de crécelle à une voix grave, son corps épouse différentes formes, et ses métamorphoses semblent être des voies qu’elle trace pour s’évader dans un monde mythologique. Qui est Zoartoiste? C’est le nom d’une divinité animale. Il était intéressant de voir comment son imaginaire des forêts, des fleuves, du monde de la mer, des divinités, ses incantations, pouvaient résonner ici à Brazzaville, alors que Catherine Gil Alcala nous a confié prendre pour la première fois l’avion de sa vie pour ce déplacement.
Extraits de Zoartoïste: «Mon père et ma mère me volent le premier sanglot de vie qui est la manifestation de l’âme du mort à la naissance…A la place, comme l’écho de ma détestation, un rire de sauvagerie oraculaire éclate dans le ciel de ma naissance.»
Roston Francel Samba
Article réalisé dans le cadre de l’atelier Les Bruits de Mantsina 2019